Association Les Amis de L'Isle Adam

  Philippe de VILLIERS

de L'ISLE ADAM

(v. 1460 - 1534)


   Grand maître de l’Ordre des Hospitaliers
de Saint-Jean de Jérusalem









                                                                   Philippe de Villiers

                                                                 Source : Darse.org


     Fils cadet de Jacques de Villiers, seigneur de L’Isle-Adam, et de Jeanne de Nesle, Philippe voit le jour vers 1460 à Beauvais. Il passe sa prime jeunesse au château fort de L’Isle-Adam dans l’île du Prieuré. Dès l’âge de 18 ans, il est reçu dans l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Après un bref séjour dans une commanderie de l'Ile de France, il est appelé à Rhodes par le grand maître Pierre d’Aubusson pour renforcer la garnison. En effet, les Turcs s’apprêtent à assiéger l'île. Nous sommes en 1480. Grâce à la défense héroïque des chevaliers, les Turcs devront lever le siège.

     Dès 1510, Philippe de Villiers, alors commandeur de l’Ordre, se signale par un exploit. A la tête de la flotte de la Religion, il remporte une victoire éclatante contre une flotte égyptienne supérieure en nombre. L’année suivante le grand maître Emery d’Amboise le nomme Bailli ; ce poste honorifique lui ouvre l’accès au conseil de l’Ordre. Le 2 octobre 1512, il est promu Grand Hospitalier et à ce titre il a en charge l’hôpital de Rhodes. De 1515 à 1521, le grand maître del Caretto l’envoie en France auprès du roi François Ier pour représenter les intérêts de l’Ordre. En 1519, il est nommé Grand Prieur de la langue de France. Les promotions se succèdent pour Philippe de Villiers, car ses qualités de grand chef de guerre, de diplomate et de religieux sincère sont reconnues de tous.     

     Alors qu’il se trouve en Bourgogne auprès du roi de France, il apprend qu’il a été nommé le 21 janvier 1521 au poste suprême de grand maître. Il rentre immédiatement à Rhodes afin de prendre ses nouvelles fonctions car la menace d’une attaque des Turcs se précise. En effet, en juin de l’année suivante, Soliman le Magnifique, le redoutable sultan ottoman débarque dans l’île à la tête de 200.000 hommes de troupe. Le siège va durer près de six mois. Les 600 chevaliers et 5.000 soldats, ayant à leur tête Philippe de Villiers, vont se battre héroïquement. Malheureusement la disproportion des forces en présence, l’absence d’aide extérieure en provenance des états chrétiens et la trahison du chancelier de l’Ordre Andréa d’Amaral, viendront à bout de leur résistance. Afin de sauver d’une extermination certaine les habitants de Rhodes, Philippe obtient de Soliman une reddition honorable. 

Philippe de Villiers

de L'Isle Adam 

     Le 1er janvier 1523, à la tête des 160 chevaliers survivants, des soldats et des habitants de Rhodes (environ 4.000) qui ne voulaient pas subir le joug des Turcs, il quitte Rhodes à bord d’une cinquantaine de navires. Une errance en Méditerranée commence. Pendant sept années Philippe va rechercher une nouvelle terre d’asile pour y installer son Ordre. Enfin le 24 mars 1530, l’empereur Charles Quint lui offre l’île de Malte, située entre la Sicile et l’Afrique du Nord, véritable verrou entre la Méditerranée orientale et occidentale. Les chevaliers vont pouvoir poursuivre leur mission de défense des navires chrétiens contre les attaques des Turcs et des Barbaresques. Le 26 octobre de la même année Philippe prend possession de son nouveau fief et entreprend immédiatement la fortification du grand port de Malte. Malheureusement épuisé par des années de combat et les nombreuses négociations qu’il a dû mener auprès des rois chrétiens (Henri VIII d’Angleterre, Charles Quint, François 1er, le roi du Portugal) et le pape pour défendre les intérêts de l’Ordre menacés par la cupidité de ces derniers, il décède le 21 août 1534 à Malte. Il sera enterré dans la chapelle Sainte-Anne du château Saint-Ange. Apprenant son décès, Soliman le Magnifique, qui avait toujours admiré les qualités de ce personnage exceptionnel, va faire publier dans toutes les mosquées de son immense empire un panégyrique en son honneur : « Croyants apprenez d’un infidèle comment on accomplit son devoir jusqu’à être admiré et honoré de ses ennemis ». Jamais depuis, un vainqueur n’a honoré à ce point son adversaire.

    En 1577, après la construction de la nouvelle église conventuelle Saint-Jean, à La Valette, le corps de Philippe de Villiers est transféré dans la crypte de celle-ci où il repose depuis.
    Celui que l’on pourrait qualifier de « Dernier croisé » ou encore de « Preux chevalier », avait toujours conservé l’espoir de reconquérir la Terre sainte à la tête de ses chevaliers, là où de nombreuses armées chrétiennes avaient échouées lamentablement faute de coordination et de discipline.


     En 2004, le musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq de L’Isle-Adam, a consacré une grande exposition temporaire à Philippe de Villiers. On peut toujours y voir la copie en plâtre du gisant de ce grand personnage, réalisée en 1844 à la demande du roi Louis-Philippe pour orner, à Versailles, la galerie des Croisades qu’il venait de créer.




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Gisant de Philippe de Villiers  (Détail)

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