Association Les Amis de L'Isle Adam

Tombes de personnalités

au cimetière de L'Isle-Adam 

 Notre mémoire collective

Bien souvent l’histoire d’une ville ou d’un pays se décrypte à partir des quelques mots que l’on trouve gravés sur les tombes d’un cimetière. Si certains cimetières parisiens (le Père-Lachaise ou Montparnasse, par exemple), où de nombreuses célébrités sont enterrées, attirent des visiteurs comme un musée à ciel ouvert, c’est hélas rarement le cas pour les petits cimetières de province comme celui de L’Isle-Adam. Certes on n’y trouve pas les tombes célèbres de Chopin, Molière ou Van Gogh ni des monuments, œuvres de grands artistes, mais l’intimité et la modestie des personnalités locales est tout aussi intéressante pour ceux qui se passionnent pour l’histoire locale.
Ce grand espace de sérénité, où les bruits de la vie quotidienne s’estompent, permet à celui qui sait regarder de découvrir comme dans un grand album d’histoire tout un monde insoupçonné. Le regard qui se promène d’une sépulture à l’autre est parfois captivé par la beauté des lignes d’une chapelle, la forme d’une stèle ou une inscription à moitié effacée. C’est alors que surgit du fond de la mémoire le souvenir d’un personnage dont on a entendu parler dans la vie quotidienne .


 

 Tous ces personnages du passé, qui hantent le cimetière, ont, chacun dans leur domaine, contribué à faire l’histoire de notre ville, qu’ils soient notables, ecclésiastiques, soldats, artistes, artisans ou simples anonymes. Ils nous ont légué un patrimoine que nous devons à notre tour transmettre aux générations futures. Ne dit-on pas que l’avenir se bâtit sur la mémoire du passé ?

  Les notables

Chapelle funéraire de Pierre Charles André Dambry (20 décembre 1796 – 17 juin 1869)

Maire, conseiller général et député

                 Fils d’André Denis Dambry, notaire, et de Marie Jeanne Aglaé Potel, Pierre Charles voit le jour à L’Isle-Adam le 20 décembre 1796. Il prendra la succession de son père comme notaire de L’Isle-Adam de 1824 à 1836.

Il achète le 15 septembre 1830 à Mme veuve Christophe Ducamp (également propriétaire de l'île du Prieuré) le terrain où se trouvaient les anciennes écuries du prince de Conti, démolies par les précédents propriétaires. Il y fait aménager un parc à l'anglaise qu’il entoure de fossés dit "saut-de-loup" et de grilles. Il réalise des bassins qu'alimentent le trop plein des eaux de fontaines et un étang situé dans le clos Bergeret. Il fait également édifier vers 1832 un petit château dans le style de la Renaissance italienne. L’entrée principale du domaine donne sur la place du Feu-Saint-Jean. Une seconde entrée donne vers le milieu de l’avenue des Ecuries. En 1868, lors du prolongement de la rue Saint-Lazare, il fait déplacer cette entrée pour la positionner face à cette nouvelle rue. Les deux entrées de la propriété sont ornées de grilles remarquables.

A la fois maire de L'Isle-Adam de 1834 à 1869 (avec une interruption du 23 mars au 16 août 1848), conseiller général et député, Pierre Charles  Dambry sera le grand rénovateur de L'Isle-Adam. Sous son mandat, de nombreuses avenues sont tracées et bordées d'arbres, notamment l'avenue des Ecuries en 1837, l’avenue de Paris en 1842. Il contribue aussi à l'embellissement de la ville par des dons conséquents pour la décoration de l'église, pour la construction du presbytère et de la mairie actuelle en 1869. Une clause de son testament interdit aux acquéreurs de morceler sa propriété  pendant 20 ans.

Pierre Charles Dambry décède le 11 septembre 1869, juste avant la déclaration de guerre.


 

        Dans cette chapelle funéraire, de style néo-gothique, qu’il met à disposition de l’église pour dire une prière avant enterrement, est placée une plaque en marbre noir portant les inscriptions suivantes : « En cette chapelle reposent les corps de Dame Marie Jeanne Aglaé Potel, veuve de Maître André Denis Dambry, décédée à l’âge de 86 ans le 17 juin 1859, et de Pierre Charles André Dambry, Officier de la Légion d’Honneur, membre du conseil général de Seine et Oise, Maire de l’Isle-Adam, ancien député du corps législatif et ancien notaire, décédé à l’âge de 72 ans le 11 septembre 1869. »

Une autre plaque identique, en marbre noir, porte les inscriptions suivantes : « Cette chapelle a été construite pour la sépulture de P.C.A. Dambry et de M.J.A. Potel, Vve Dambry, sa très digne mère. Le terrain a été acheté à la commune de l’Isle-Adam suivant acte dressé par maître Lefort, notaire à l’Isle-Adam, le 3 août 1860. Une rente annuelle et perpétuelle de cent francs a été versée par M. Dambry à la commune qui l’a acceptée, à la condition d’entretenir en bon état de conservation la dite chapelle. »

 Tombe du comte Louis-Philippe de Villers-la-Faye (7 mars 1749 – 1er mai 1822)

Maire de L’Isle-Adam, connu pour avoir accueilli Honoré de Balzac dans sa maison de Nogent.

 Louis-Philippe de Villers-la-Faye, comte de Saint-Pierre de Mâcon, voit le jour à Clomot en Côte-d'Or le 7 mars 1749. Fils d'une famille nombreuse, il consent sans joie à rentrer dans les ordres ; il devient Maître de l'Oratoire du comte d'Artois, futur Charles X. Fonction honorifique qu'il remplit de 1782 à 1790 et qui consiste à se tenir à gauche de Monseigneur le comte pendant les offices et à rester agenouillé, le matin au réveil et le soir au coucher sur le prie-Dieu voisin de l'auguste pénitent. Un désir de plaire, des manières affables et une courtoisie parfaite unissaient les deux hommes que la Révolution allait séparer.

Villers-la-Faye quitte alors l'habit, puis émigre, ce qui l'expose à de fâcheuses conséquences. Mais grâce à son habileté, il parvient à rentrer en possession de ses biens confisqués, après avoir obtenu un certificat du Ministre de la Justice. A Mâcon, cependant, il se sent indésirable et s'installe à l'Isle-Adam où il achète le 8 juin 1810 une propriété voisine du domaine de Cassan, au 11bis Grande rue de Nogent. Il y rencontre le comte Regnauld de Saint-Jean-d'Angély, alors propriétaire de l'abbaye du Val. Celui-ci organise dans l'ancien monastère des réjouissances fort goûtées par la bourgeoisie de l'époque. Villers-la-Faye semble prendre un certain plaisir en cette compagnie et, soutenu par le comte, il est nommé maire de L'Isle-Adam en 1813. Il occupera cette fonction jusqu’en 1815, puis de 1816 à 1821.

La famille de Villers-la-Faye est de vieille souche bourguignonne. On retrouve dans l'histoire de l'abbaye de Maubuisson, à Saint-Ouen-l'Aumône, une Henriette de Villers-la-Faye qui fut cellérière en 1517, puis abbesse de 1525 à 1529. Les dames de Maubuisson étaient, en général, richement dotées et jouissaient du privilège de gérer leurs biens qu'elles léguaient, le plus souvent, à la communauté.

En août 1817, Louis-Philippe de Villers-la-Faye héberge le jeune Balzac en sa maison de la rue de Nogent, non loin de la place du Tillé et du parc de Cassan. Balzac, qui n'avait que 18 ans, s'émerveille de la beauté du site, des bords de l'Oise, des étangs, du domaine de Cassan et du Pavillon Chinois. Il devait s’en souvenir dans plusieurs de ses œuvres : Un début dans la vie, la Physiologie du mariage, Splendeurs et misères des courtisanes, les Paysans, le Médecin de campagne, et bien d'autres, où l'on retrouve les lieux ou les personnages du terroir adamois. Balzac reviendra régulièrement à l’Isle-Adam jusqu’à la mort de Villers-la-Faye le 1er mai 1822.

Dans les Contes DrôlatiquesHonoré de Balzac honore du plus grivois de ses récits, un cadet de la maison de Villers-la-Faye : Villa in Fago, du duché de Bourgogne, et qu'il nomme Vaugrenand, se souvenant, peut-être, que son hôte avait « été homme de bonnes fortunes », comme il l'écrivait à sa sœur, Laure Surville. Ces contes inspirés de Boccace, Rabelais, l'Arioste, sont écrits en vieux français ; c'est de l'archéologie littéraire, mais on y retrouve des allusions aux seigneurs de l'Isle, de Montmorency et de Villiers et les scènes évoquées ont pour cadre les forêts profondes et sauvages de L'Isle-Adam. Gustave Doré les a magistralement illustrés. Ils peuvent être considérés comme un hommage aux belles années de l'adolescence que Balzac passa auprès de Villers-la-Faye, un grand ami de son père.

 Louis-Philippe de Villers-la-Faye décède dans sa maison de Nogent le ler mai 1822. Il est enterré dans le cimetière de L’Isle-Adam à proximité de la chapelle Dambry et de la stèle funéraire de l’abbé Grimot.

Sur la pierre tombale, qui a été déplacée et posée verticalement à proximité de la chapelle Dambry, figure l’épitaphe suivante : « Ici repose en paix le corps de Louis Philippe de Villers la Faye, Comte de St Pierre, de Macon, Maître honoraire de l’Oratoire de S.A.R. Monsieur, né le 7 mars 1749, décédé le 1er mai 1822. Ames sensibles et chrétiennes versez une larme sur les cendres du juste, il avait l’esprit et le cœur selon l’Evangile. Requiescant in pace. »


 Chapelle funéraire de Victor Charles Chantepie  (1809 - 8 janvier 1870)

Tombe temporaire

En mémoire de son épouse bien aimée, Marie Denise Félicité Mancier (1818 - 18 août 1860), prématurément décédée, Victor Charles Chantepie, entreprend en 1861 l’édification d’une maison de santé pour les malades nécessiteux de L'Isle-Adam et de Jouy-le-Comte (Parmain n'ayant pas encore d'existence légale). Cette construction, située dans la rue de Nogent à la Folie (actuelle rue Chantepie-Mancier), sera achevée en 1867 et fera l'objet, quelques années plus tard, d'une donation à la commune. Cette maison de santé constitue le premier noyau du futur hôpital de L'Isle-Adam. Le 28 février 1881, la commission administrative de l'hôpital fait le point sur la situation de la Fondation Chantepie-Mancier, décidée depuis 1866. Le bâtiment étant terminé, un accord est conclus avec les sœurs du Sacré-Cœur de Jésus ; le docteur Abadie est nommé médecin de la Fondation. L'établissement, inauguré le 1er mai 1881, est reconnu d'utilité publique en 1888.

Victor Charles Chantepie et son épouse sont enterrés dans la chapelle de l’hôpital qu’ils ont fondé.

 En 1868, M. Chantepie offre à la municipalité une chapelle dans le cimetière pour servir de caveau provisoire pour les pauvres de la commune en attendant de leur trouver une sépulture définitive. Cette chapelle avait été édifiée à l'origine pour recevoir les cercueils de Mme Mancier et de ses parents, en attendant la fin de la réalisation de la chapelle de l’hôpital où les corps ont été ensuite transportés. 

A l’intérieur de cette chapelle, sur une plaque en marbre, est gravée l’inscription suivante : « Année mil huit cent soixante huit. Erigé et donné à la commune de L’Isle-Adam par M. Chantepie au nom et en mémoire de sa femme bien-aimée. Le revenu de ce caveau doit être exclusivement affecté au soulagement des malheureux. Passants, priez Dieu pour les âmes des trépassés, pour les délaissés de la terre et compatissez aux souffrances des pauvres. »

 

Chapelle funéraire Lerche (1er avril 1867- 25 janvier 1951)
Propriétaire du domaine du Vivray
En 1912, Adolphe-François Lerche, propriétaire d'un grand hôtel parisien situé au 204 rue de Rivoli à Paris, acquiert le domaine du Vivray. Il transforme l'ancien moulin en charmant cottage et aménage un superbe parc en créant des pelouses et plantant des massifs. Il décède le 25 janvier 1951 après avoir fait des legs importants au bureau de bienfaisance de la commune : 50.000 F ainsi que 50.000 F pour les pauvres de L'Isle-Adam.

Dans cette chapelle se trouve aussi enterrée son épouse Louise Eloïse Petit (30 juin 1875 - 13 mai 1945).

 

Sépulture Maximilien Dehaut (1786 -1865) – Pierre-Auguste Petit (1813 - 4 mai 1891)

Propriétaires du domaine des Vanneaux

 En 1841, Maximilien Dehaut, pharmacien à Paris et inventeur des pilules qui portent son nom, fait l'acquisition du domaine des Vanneaux.

Son gendre, Pierre-Auguste Petit, lui succède, embellit le tout et fait construire une jolie maison en bordure de la route de L'Isle-Adam à Prérolles, d'où l'on a une belle vue sur le vallon du ru du Bois, sur les coteaux de Champagne et les bords de l'Oise.

M. Petit décède le 4 mai 1891. Il avait épousé Louise Eulalie Dehaut (1821 - 1866). 

  

Tombe de Pierre Nicolas Topinard (24 janvier 1772 - 14 novembre 1860)

Maire

Né le 24 janvier 1772 à L'Isle-Adam, cet ancien maître carrier sera aussi maire de l’Isle-Adam de 1815 à 1816, puis de 1826 à 1834. Il décède le 14 novembre 1860. Son épouse, née en 1778 décèdera en 1865.

  

Tombe de Michel François Marie Blind (20 novembre 1767 - 7 juillet 1837)

Maire

 Il sera maire de L’Isle-Adam de 1821 à 1826, succédant à ce poste à Villers-la-Faye.

Sur sa pierre tombale est gravé : « A la mémoire de Michel François Marie Blind, ancien magistrat, ancien maire de L’Isle-Adam, né à Marcilly département de l’Indre-et-Loire le 29 novembre 1767 et décédé à l’Isle-Adam où il avait été élevé le 7 juillet 1837. »

 II – Les médecins

 Chapelle funéraire de la famille Jean-Baptiste Kapeler (5 août 1780 - 4 novembre 1852)

Né à Trieste (Illyrie) le 5 août 1780, Jean-Baptiste Kapeler est l’aîné des trois fils de François Borgia Kapeler, négociant, et de Marie Anne Pallich. C’est dans cette ville qu’il fait la connaissance de la duchesse de Narbonne. Celle-ci l’invite à venir s’établir à Paris. Jean-Baptiste Kapeler se fait alors naturaliser français et acquiert une renommée dans le monde médical.

La duchesse d’Abrantès fait dans ses Mémoires l'éloge de ce médecin, ainsi que Mme Swetchine dans une lettre autographe. Nommé à l’hôpital Saint-Antoine, en octobre 1805, puis médecin chef le 14 janvier 1820, il se signale par son dévouement lors de l’épidémie de choléra de 1832. Les malades guéris font au docteur des dons non négligeables. Il reçoit en récompense la médaille de la ville de Paris, avant d’être nommé Chevalier de la Légion d’honneur, le 29 janvier 1833.

Le 21 mars 1824, Jean-Baptiste Kapeler épouse Marie Cléophile Justine Ardant, fille du propriétaire du domaine de Stors. Ils auront deux filles : Marie Sophie Cléophile, née le 19 décembre 1824, et Marie Louise Cléophile, née le 25 novembre 1826.

En 1827, Madame Kapeler, hérite du domaine de Stors à la mort de son père, Isaac Ardant. En janvier 1832, associée à M. Ducamp, elle offre à la ville de l’Isle-Adam un terrain pour la réalisation d’un nouveau cimetière en remplacement de celui situé autour de l’église. Puis elle achète à l’Isle-Adam une vaste maison au 11 rue Bergeret dans laquelle elle vient s’installer en 1838, après avoir vendu le domaine de Stors à François Christophe Edmond Kellermann, duc de Valmy.

En novembre 1848, Mme Kapeler offre à nouveau à la municipalité un terrain contigu au cimetière pour permettre l’extension de celui-ci.

Le 4 novembre 1852, Jean-Baptiste Kapeler meurt à l’âge de 72 ans à son domicile parisien du 42 rue Basse de Rempart.

 La famille Kapeler, bienfaitrice de la paroisse de l’Isle-Adam, offre vers 1860 à l’abbé Grimot, qui a entrepris une rénovation importante de l’église, un vitrail représentant « le baptême de Notre Seigneur par saint Jean » ; celui-ci, installé dans la première fenêtre du bas-côté nord de l’église, est surmonté des armoiries de cette famille. Elle participera aussi au financement des vitraux du chœur. Madame Kapeler décède le 7 avril 1886.

En 1889, les filles Kapeler offrent à la municipalité un terrain en vue d’étendre à nouveau le cimetière. En contre partie, elles se réservent au centre de ce terrain un emplacement de 120 m² pour y dresser une sépulture familiale monumentale de type chapelle byzantine. Sophie décède le 28 décembre 1896 et Louise le 18 mars 1920.

Cette chapelle renferme les tombes des quatre membres de la famille Kapeler.

 Tombe de Charles Jacques Bossion (6 décembre 1776 - 23 avril 1821)

Né le 6 décembre 1776 à Fresnaux, canton de Méru, il est le fils de Jacques Bossion, officier de santé, et de Catherine Mouchy. Le 18 frimaire de l’an XI (5 septembre 1803), Charles Jacques, docteur-chirurgien, épouse à l’Isle-Adam Louise Alexandrine Hadancourt. Celle-ci, fille de Denis Joseph Hadancourt pâtissier à Paris, demeure à Stors chez son oncle Gabriel Léger Hadancourt qui sera maire de l’Isle-Adam de 1803 à 1805.

Il aura trois enfants : Jude Barthélemy, Jacques Léger et Jacques Alexandre nés successivement en 1804, 1805 et 1808.

 Il prodigue ses soins aux habitants de L’Isle-Adam et de sa région et à partir du 27 octobre 1813, il exerce aussi la fonction de conseiller municipal, auprès de son ami le maire Villers-la-Faye.

Lors de ses séjours à l’Isle-Adam chez le maire Villers-la-Faye, de 1817 à 1822, Honoré de Balzac fait la connaissance du docteur Bossion. Touché par l’humanité et l’abnégation de celui-ci, il le fera revivre sous le nom de Benassis dans son roman « Le docteur de campagne ».

Charles Jacques Bossion décède prématurément le 23 avril 1821, à l’âge de 44 ans. Honoré de Balzac viendra à l’Isle-Adam pour assister aux funérailles de son ami, aimé et regretté de tous. Le docteur sera enterré dans l’ancien cimetière autour de l’église Saint-Martin. Après 1832, sa tombe sera transférée dans le nouveau cimetière. Sur la stèle on peut lire cette épitaphe élogieuse : « Ici repose en paix le corps de Ch . J. Bossion, maître en chirurgie, né le 6 décembre 1776 et décédé le 23 avril 1821. Il fut bon époux et tendre père. Animé constamment par l’amour de l’humanité et par les sentiments de la religion, il prodigua, au préjudice même de sa santé, tous les soins de son art aux habitants de la campagne. Mur pour le Ciel, il quitta la terre où il laissa une épouse et deux enfants inconsolables d’une si grande perte. »

Désolé de se voir privé de la collaboration de son adjoint et ami le docteur Bossion, le maire Villers-la-Faye adresse sa démission au préfet de Seine et Oise. Un arrêté préfectoral, daté du 30 avril, nomme pour le remplacer aux fonctions de maire Michel François Marie Blind, ancien magistrat.

 III – Les ecclésiastiques

 Tombe pyramidale de Jean-Baptiste Grimot (21 janvier 1810 – 3 septembre 1885)

Curé de L’Isle-Adam de 1848 à 1885

Voir sa biographie dans la rubrique : Personnages célèbres  : Abbé Grimot.

Le monument funéraire de l'abbé Grimot

Sur cette pyramide funéraire est placé un médaillon en marbre représentant l’abbé Grimot, signé du sculpteur Auguste Robert avec la date 1878. Ce médaillon avait sans doute été commandé au sculpteur à cette date par l’abbé Grimot pour préparer son tombeau qu’il espérait pouvoir réaliser dans l’église. Pour des raisons de salubrité, cette autorisation ne fut pas accordée par les autorités administratives. Sur une face de cette stèle pyramidale est gravée l’épitaphe suivante : « Ici repose le corps de Jean-Baptiste Grimot, curé de L’Isle-Adam, chanoine honoraire de Versailles et de Verdun, correspondant du ministère pour les travaux historiques, officier de l’instruction publique, né le 21 janvier 1810, décédé le 3 septembre 1885 ». Sous le médaillon : « Domine Dilexi Decorem Domus Tuae et Locum Habitationis Gloriae Tuce ». Enfin : « Au Pasteur qui leur consacra trente sept ans de sa vie, ses paroissiens et ses parents affligés ». Sur une autre face de la stèle on peut lire : « A la mémoire de leur Vice-Président et fondateur, les membres de la Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin français attristés ». Enfin sur la troisième face : « Au pasteur qui leur consacrera trente sept ans de sa vie, ses paroissiens et ses parents affligés ».

Théodore Prévost, entrepreneur en maçonnerie à L’Isle-Adam, a réalisé ce monument.

   

La tombe de l’abbé Jean-Baptiste Mabru (1869 - 1932)

Curé de L’Isle-Adam

Sur la pierre tombale est gravé : « Ici repose Jean-Baptiste Mabru, Vice Doyen, curé de L’Isle-Adam de 1925 à 1932. »

 La tombe de l’abbé Charles Emile Desrues (10 mars 1850 – 21 août 1925)

Curé de L’Isle-Adam

 Sur la pierre tombale est gravé : « Charles Emile Desrues, chanoine Honoraire, curé de l’Isle-Adam de 1903 à 1925, 10 mars 1850 – 21 août 1925, Requiscant in pace. »

   

La tombe de l’abbé Félix Alexis Prudent Portier (6 mai 1823 - 19 mars 1905)

Curé de L’Isle-Adam de 1885 à 1903.

Sur la pierre tombale est gravé : « Félix Alexis Prudent Portier, curé de L’Isle-Adam, 6 mai 1823 – 19 mars 1905. Requiescant in pace. »

 IV  Les soldats

Tombe de Charles Auguste Mathias Horix de Valdan (16 mars 1810 - 5 janvier 1883)

Chef d'Etat Major Général

Voir sa biographie dans la rubrique : Personnages célèbres : Horix de Valdan

Sur sa tombe (5ème à gauche en entrant par la rue de Beaumont) on peut lire l’épitaphe suivante : « Ici repose Charles Auguste Mathias Horix de Valdan, général de Brigade, Grand officier de la Légion d’honneur, né à Mannheim le 16 mars 1810, décédé à L’Isle-Adam le 5 janvier 1883. »

 V – Les peintres, sculpteurs, historiens, …

 

Chapelle funéraire de Jules Dupré (5 avril 1811 - 6 octobre 1889)

Peintre

Voir sa biographie dans la rubrique : Personnages illustres ayant séjourné ou vécu à L'Isle-Adam : Jules Dupré

Il meurt à L’Isle-Adam le 6 octobre 1889 où il sera inhumé.

A l’intérieur de la chapelle funéraire de Jules Dupré, située le long du mur ouest du cimetière, est gravé :

« Jules Dupré, né à Nantes le 5 avril 1811,

mort à L’Isle-Adam le 6 octobre 1889,

peintre, membre fondateur de la Société des artistes Français, Officier de la Légion d’honneur»

 

 

Tombe de Louis Renet-Tener (5 décembre 1845 - 2 décembre 1925)  

Peintre, historien et notable

Voir sa biographie dans la rubrique : Personnages célèbres : Renet Tener

Il repose à proximité de son ami et maître, Jules Dupré.

  

Tombe de Léon Fort (14 août 1870 - 15 août 1965)

Peintre, historien

Voir sa biographie dans la rubrique : Personnages célèbres Léon Fort

Il décède le 15 août 1965, dans sa maison du 20, avenue de Paris.

 

Tombe d’Eugène Léopold Darras (5 septembre 1848 - 28 janvier 1941)

Historien

Eugène Darras voit le jour le 5 septembre 1848 à L'Isle-Adam où sa famille réside depuis plusieurs générations. Malheureusement son père, charpentier, décède prématurément. Eugène devient orphelin très jeune. Sa marraine, Louise Kapeler (fille du propriétaire du domaine de Stors), prend en charge ses études et en fait son légataire universel. Il effectue ses études au séminaire de Versailles, puis à celui de Beauvais. Il vient d’obtenir son diplôme de professeur lorsque éclate la guerre de 1870. Il prend alors le « chassepot » avec quelques enfants du pays. La guerre terminée, il devient professeur à Saint-Elme d’Arcachon . Vers 1872, il est au collège de Chézal-Benoit dans le Cher, puis il occupe les mêmes fonctions au collège des Dominicains d’Arcueil jusqu’en 1905. Il est sollicité par le clergé de Pontoise où il accepte de prendre la direction de l’école libre de cette ville jusqu’en 1910, date à laquelle il revient dans son pays natal. Il y retrouve tous ses camarades de jeunesse qui l’élisent Président de la section des vétérans de 1870.

Il aime son pays et se passionne pour son histoire. C’est avec ardeur qu’il compulse manuscrits et documents. Il passe la plus grande partie de ses loisirs à la Bibliothèque nationale de France, aux Archives Nationales et Départementales.

Il publie de nombreux ouvrages sur l’histoire locale : « Le Prieuré Notre-Dame et Saint-Godegrand », « Le Prieuré Grandmontain de Notre-Dame des Bonshommes du Meynel-les-Maffliers », « La maladrerie Saint-Lazare », « Honoré de Balzac et ses deux amis de L’Isle-Adam : le maire Villers-la-Faye et le docteur Bossion », « l’église de L’Isle-Adam », et en 1939 un livre de référence devenu rarissime aujourd'hui « Les seigneurs châtelains de L’Isle-Adam ». Il réalise bien d’autres documents, qui lui valent le ruban d’Officier d’Académie et ensuite la rosette d’Officier de l’Instruction Publique.

Tous ces travaux historiques le conduisent à la vice-président de la Société historique et archéologique de Pontoise, du Val d'Oise et du Vexin. A partir de 1924, il fait aussi partie de la Commission départementale des Antiquités et des Arts de Seine et Oise. Il participe à des fouilles archéologiques avec l’abbé Breuil.

 Il est absent de L’Isle-Adam lors des combats des 11, 12 et 13 juin 1940 pour la défense du passage de l’Oise. Il avait rejoint à Bordeaux la famille de son fils aîné, le colonel Darras. Apprenant les événements, il revient à l’Isle-Adam, dans sa maison du 3 rue Bergeret. Cette décision lui sera fatale. Agé de 93 ans, il doit affronter le grand froid de l’hiver 1940-41, alors qu’il y a pénurie de combustible de chauffage. Il succombe le 28 janvier 1941, malgré les soins dont il est entouré.

Il est un des fondateurs du Musée de L'Isle-Adam aux côtés du docteur Louis Senlecq et du peintre Léon Fort.


 Tombe de Jean Droit (1884 – décembre 1961)

Peintre

Jean Droit appartient à la grande famille des peintres qui choisirent L’Isle-Adam comme résidence.

Né en 1884 en Lorraine, à Laneuveville (près de Nancy), il va passer sa jeunesse à Charleroi en Belgique où son père dirige une glacerie chez Saint-Gobain. C’est là qu’il fait ses débuts artistiques. Il expose à Bruxelles à la galerie du Roy, à la galerie de l’Art Belge. Ses dessins et ses aquarelles connaissent rapidement un grand succès auprès du public.

Le 3 août 1914, il rejoint son unité, le 226ème régiment d’infanterie de Nancy ; le sergent Jean Droit se retrouve lieutenant en 1918, après avoir participé aux batailles du Grand Couronné, d’Artois, de Verdun, de la Somme, des Flandres, etc. Sur le Front, il continue à exécuter dessins et aquarelles que publie le journal « L’Illustration » et compose des affiches. Blessé, il est conduit à l’hôpital militaire où il fait la connaissance de l’infirmière Suzanne Plisson,  qui deviendra sa femme en 1922. Il aura un fils, Michel Droit, qui deviendra académicien. Jean Droit termine la guerre comme Chevalier de la Légion d’Honneur et titulaire des     Croix de guerre française et belge avec quatre citations.

Il vient alors s'installer en France, d’abord en Provence, puis à Paris, plus exactement à Vincennes. Il expose à la Nationale des Beaux Arts et au Salon des Humoristes. Il se fait connaître aussi pour ses illustrations de livres tels que : « Maria Chapdelaine », « Mémoire de deux jeunes mariés », « L’escapade », etc. Il est un temps l’un des dessinateurs légers et grivois du journal le « Sourire ». Il ne dédaigne pas l’art des affiches. Il est l’auteur par exemple de celle des Jeux Olympiques de 1924. Mais c’est dans l’art du portrait qu’il est le plus brillant : soit d’après nature, soit portrait d’imagination. Son sens de l’humour lui permet de créer des scènes extrêmement plaisantes.

A partir de 1930, Jean Droit se fixe dans la région : d’abord à Presles, puis à Parmain (rue de Nesles), enfin à l’Isle-Adam où il habite au 11 avenue de Paris, pendant l’occupation, et ensuite au 42 de la même avenue. Il décore les parois murales de l’école maternelle de l’Isle-Adam.

De nouveau mobilisé en 1939, le capitaine Jean Droit est chef de la section topographique de l’Etat-Major de la 14ème division d’infanterie (Général de Lattre de Tassigny). Il reçoit la Croix de guerre 1939 et sera fait Officier de la Légion d’Honneur.



 De retour à l’Isle-Adam, il rencontre Fjerdingstad et l’abbé Breuil qui deviennent ses amis.

En 1961, âgé de 77 ans, il rentre à Vincennes pour y mourir après une longue maladie. Ses obsèques ont lieu à L’Isle-Adam le samedi 9 décembre à 11h30, dans la plus stricte intimité.

 Tombe de Jean-Louis Bozzi (28 avril 1860 - 6 octobre 1946)  

Sculpteur

Voir sa biographie dans la rubrique : Personnages célèbres : Jean-Louis Bozzi

Jean-Louis Bozzi décède le 6 octobre 1946.

Sur sa stèle funéraire en granit gris poli, était placé un buste en bronze,  représentant « le Temps » sous les traits d’un vieillard à la barbe flottante, tenant en main une faux. La base de la sculpture porte cette inscription « Le temps régulateur de l’immense nature ». Sur les autres faces, sortant du bronze des hauts reliefs de petites dimensions symbolisent les trois phases de la vie : le Sourire - l’Idéal - Vers la fin. Malheureusement ce superbe bronze, réalisé par l’artiste en 1925, a été dérobé depuis.

Madeleine Bozzi, qui avait hérité de la maison de ses parents, minée par la maladie et la douleur de la perte d’être chers, n’a pu mener à bien le projet de réaliser dans l’atelier de son père un lieu d’exposition d’une partie de ses œuvres.

 

Tombe de Jacques Francki (19 avril 1920 - 29 août 1987)   

Peintre

Jacques Franchi, dit Francki, voit le jour à Méry-sur-Oise le 19 avril 1920. Il se passionne dès l'adolescence pour la musique et la peinture. Excellent musicien et chef d'orchestre, il anime les belles journées de la plage de L'Isle-Adam. A partir de 1960, il se consacre entièrement à la peinture. Essentiellement paysagiste, il se montre aussi à l'aise dans la peinture à l'huile que dans l'aquarelle. Peintre de l'eau et de la lumière, il affectionne les grandes étendues marines des côtes de Bretagne, le calme des bords de la Loire et peut-être plus encore la douceur des ciels d'Ile de France se reflétant dans l'eau tranquille de l'Oise.


      Pendant de nombreuses années, il assure la présidence du Salon de l'Artistique de L'Isle-Adam dont il reçoit la Palette d'Or en 1964. Il est également l'une des principales chevilles ouvrières de la renaissance du Musée Louis-Senlecq.

   Il s'installe à L'Isle-Adam dès la fin de la guerre. Il reçoit la médaille d'honneur de la ville de L'Isle-Adam au début 1987 et décède au mois d'août de la même année, suite à une longue maladie.

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