Né le 10 octobre 1845 à La
Teurtheville-Hague,
un village proche de Cherbourg (dans la Manche), Ernest-Louis-Ferdinand
Renet
vient dès sa plus tendre enfance s'installer à L'Isle-Adam où son grand
père
avait été nommé juge de paix. Enfant précocement doué, comme en témoigne
le
délicieux paysage qu’il peint à l’âge de sept ans et dans lequel on ne
trouve ni
les naïvetés, ni les gaucheries, ni les disproportions qui caractérisent
les
dessins enfantins. Après des études secondaires à Pontoise, il fait
l'Ecole des
Beaux-Arts à Paris. Très vite il devient disciple et ami de Corot, Jules
Dupré,
Daubigny. Mais sa vocation artistique bohème déplaît à ses
parents et
plus particulièrement à sa tante la comtesse de Louvencourt qui l'oblige
à
changer de nom. C'est ainsi qu'il ne deviendra jamais châtelain. Il
signera ses
œuvres René Tener puis Renet-Tener. En 1870, à 25 ans, il expose au
Salon pour
la première fois. Il peint de nombreuses régions mais c'est surtout
L’Isle-Adam
qui inspire bon nombre de ses toiles. Une de ses œuvres "Le pont du
Moulin",
exécutée en 1902, un an avant la démolition de ce dernier, est exposée à
la
Mairie de L’Isle-Adam. Le Musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq
possède aussi
plusieurs de ses œuvres. Louis Renet-Tener sera Maire de L'Isle-Adam du
24 octobre 1894 au 17 mai 1896. Il occupera aussi le poste de secrétaire de
Léon
Gambetta et publiera en 1915 "L'Isle-Adam, ses châteaux et ses
domaines".
En 1893, il reçoit la rosette de l'Instruction Publique.
Renet-Tener
avait
une fille,
Louise, qui comme lui, ne manquait pas d’originalité. Elle habitait
avenue des
Bonshommes, près de la rue Charles Hibert et avait chez elle, en
liberté, un
couple de chimpanzés, Solange la femelle et Pierre le mâle. Celui-ci se
montrait
plus disposé à imiter les humains. Il mangeait à table avec Louise et
aimait
jouer comme un enfant avec les visiteurs. De vieux Adamois nous ont
rapporté le
cérémonial hebdomadaire auquel notre singe se livrait : celui d’aller
seul
au-devant du fils de Louise, qui vivait à Paris et venait à L’Isle-Adam
chaque
samedi après-midi par le chemin de fer. Pierre, le singe, connaissait le
jour et
l’heure de retour de son ami. Il descendait l’avenue des Bonshommes
jusqu'à
l’angle de la rue Saint-Lazare où il attendait le fils de sa maîtresse,
avec
lequel il remontait ensuite jusqu'à la maison, en le tenant par la main.