Le 1er janvier 1523,
à la tête des 160 chevaliers
survivants, des
soldats et des habitants de Rhodes (environ 4.000) qui ne voulaient
pas subir
le joug des Turcs, il quitte Rhodes à bord d’une cinquantaine
de navires. Une errance en Méditerranée commence. Pendant sept
années Philippe va rechercher une nouvelle terre d’asile pour y
installer son Ordre. Enfin le 24 mars 1530, l’empereur Charles Quint
lui
offre l’île de Malte, située entre la Sicile et l’Afrique
du Nord, véritable verrou entre la Méditerranée orientale
et occidentale. Les chevaliers vont pouvoir poursuivre leur mission de
défense
des navires chrétiens contre les attaques des Turcs et des
Barbaresques.
Le 26 octobre de la même année Philippe prend possession de son
nouveau fief et entreprend immédiatement la fortification du grand
port
de Malte. Malheureusement épuisé par des années de combat et les
nombreuses négociations qu’il a dû mener auprès des
rois chrétiens (Henri VIII d’Angleterre, Charles Quint, François
1er, le roi du Portugal) et le pape pour défendre les intérêts
de l’Ordre menacés par la cupidité de ces derniers, il décède
le 21 août 1534 à Malte. Il sera enterré dans la chapelle
Sainte-Anne du château Saint-Ange. Apprenant son décès,
Soliman le Magnifique, qui avait toujours admiré les qualités
de ce personnage exceptionnel, va faire publier dans toutes les
mosquées
de son immense empire un panégyrique en son honneur : « Croyants
apprenez d’un infidèle comment on accomplit son devoir jusqu’à
être admiré et honoré de ses ennemis ». Jamais depuis,
un vainqueur n’a honoré à ce point son adversaire.
En 1577, après la construction de la nouvelle église conventuelle
Saint-Jean,
à La Valette, le corps de Philippe de Villiers est transféré dans la
crypte de celle-ci où il repose
depuis.
Celui que l’on pourrait qualifier de « Dernier croisé »
ou encore de « Preux chevalier », avait toujours conservé
l’espoir de reconquérir la Terre sainte à la tête
de ses chevaliers, là où de nombreuses armées chrétiennes
avaient échouées lamentablement faute de coordination et de
discipline.
En 2004, le musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq de
L’Isle-Adam,
a consacré une grande exposition temporaire à Philippe de Villiers.
On peut toujours y voir la copie en plâtre du gisant de ce grand
personnage,
réalisée en 1844 à la demande du roi Louis-Philippe pour
orner, à Versailles, la galerie des Croisades qu’il venait de créer.
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