Association Les Amis de L'Isle Adam

Louis-Armand II de Bourbon-Conti

dit "le Singe vert"








                                                                                               Louis Armand II

                                                                                             de Bourbon Conti


     Louis-Armand, deuxième du nom, voit le jour à Versailles le 10 novembre 1695. Il est baptisé seulement le 30 juin 1704 dans la chapelle du château par le cardinal de Coislin, Grand Aumônier de France; il a pour parrain le roi Louis XIV et pour marraine Marie-Béatrix-Eléonore d'Este, épouse du roi d'Angleterre Jacques II.

D'abord comte de la Marche, d'Alais, de Beaumont-sur-Oise et de Pézenas, il devint prince de Conti et seigneur de l'Isle-Adam à la mort de son père en 1709.

Louis-Armand est fait chevalier des Ordres du Roi le 1er janvier 1711. Le 8 du même mois, il prend séance au Parlement en qualité de Pair de France.

Il est décrit comme un homme au physique contrefait, « bossu par devant et par derrière », affligé de tics nerveux et d’une laideur repoussante, si bien qu’à la cour, on le surnomme « le singe vert ». A son aspect physique correspond un esprit bizarre touchant à la folie, méchant, débauché et vicieux.

Le 9 juillet 1713, il épouse avec dispense sa cousine germaine Louise-Elisabeth de Bourbon-Condé. Celle-ci, née le 22 novembre 1693, est la fille de Louis III, prince de Condé, et de Louise-Françoise de Bourbon, laquelle était fille naturelle de Louis XIV et de la marquise de Montespan. Le mariage est célébré dans la chapelle du château de Versailles, en présence du Roi, des princes et princesses de la famille royale.

Le 12 juillet 1713, le prince de Conti est nommé maréchal de camp dans l'armée du Rhin, sous les ordres du maréchal de Villars. La prise de Landau et de Fribourg par Villars décide l'Autriche à demander la paix ; elle est signée le 6 mars 1714 à Rastadt.

Le 30 mars 1715, Louis XIV accorde au prince, son filleul, 5.000 livres de gratification et 7.000 à la princesse, sa petite-fille. Le 12 septembre, Conti est présent au lit de Justice tenu à Paris pour casser le testament de Louis XIV et soutenir le duc d’Orléans afin d’installer Louis XV sur le trône.

Les accès de jalousie maladive de Conti, envers son épouse sans cesse outragée, poussent la jeune femme à prendre des amants, à la grande fureur du prince. La lune de miel des époux est de courte durée. Au mois d'août 1716, il est atteint de la petite vérole. Sa mère et sa femme s'enferment courageusement avec lui pour le soigner. Il guérit et l'on chante le Te Deum à Saint-André-des-Arcs. A cette époque la princesse de Conti est déjà la maîtresse de Philippe Charles marquis de la Fare, grand et bel homme et de plus excellent cavalier. Cette liaison étant devenue publique, personne ne s’y trompe lorsque la princesse donne le jour, le 13 août 1717, à un superbe garçon « droit comme un jonc », baptisé Louis-François.

Le 3 avril 1717, Conti entre au Conseil de Régence, puis, le 24, au gouvernement du Poitou. Le 24 janvier 1719, il est promu Lieutenant-général. Bientôt, la guerre étant déclarée à l'Espagne, il rejoint l'armée du Maréchal de Berwick. Le roi d'Espagne vaincu demande la paix.

Rentré en France, Conti montre une cupidité honteuse. En récompense de la protection qu'il avait accordée à la banque de Law, il reçoit des sommes énormes. Le Régent avait puisé dans cette banque pour donner 60.000 livres de pension au fils du prince âgé de trois ans. Mais Conti demande toujours plus. Law fatigué, refuse de le satisfaire. Conti, furieux, envoie à la banque trois fourgons armoriés, qui en rapportent une somme considérable en numéraire. Law se plaint au duc d'Orléans. Le Prince est réprimandé, mais il garde l'argent ! Au Conseil de Régence, tenu le 24 janvier 1721, il s'oppose à l'idée de rechercher l'origine des fortunes privées.

Le prince de Conti, qui éprouve toujours une violente passion, doublée de jalousie, pour sa femme, la ramène, malgré elle, dans son château de l'Isle-Adam. Celle-ci en est mortifiée. Pourtant, malgré son manque d’affection pour son mari, elle déploie tous ses charmes féminins. Elle fait si bien que Conti, atteint par la fièvre, décide de rentrer à Paris.

Le mal s'aggrave promptement et laisse prévoir la mort. Dans ses derniers moments, Conti supplie sa femme de lui pardonner ses torts et de régler elle-même son testament.

Il reçoit les sacrements de l'église et, le 4 mai 1727, il meurt à l'âge de 31 ans d’une fluxion de poitrine.

  Le prince Louis-Armand II avait eu quatre enfants, trois fils et une fille dont :

- Louis-François, né le 13 août 1717, qui succéda à son père ;

- Louise-Henriette, née le 20 juin 1726, épouse, le 17 décembre 1743, Louis-Philippe, duc de Chartres, fils du duc d'Orléans Louis 1er. La duchesse Louise-Henriette donne le jour en 1747 à Louis-Philippe-Egalité et en 1750 à Louise-Marie-Thérèse-Bathilde. Elle meurt le 9 février 1759.

La princesse Louise-Elisabeth de Bourbon-Condé survécut à son mari jusqu'au 27 mai 1775.


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