Récits
sur la guerre de 1870
à L'Isle-Adam-Parmain
Récits de participants aux actes de résistances ou de témoins oculaires
Nous
possédons un grand nombre de témoignages sur les événements
qui se sont passés dans notre région entre le 16 et le
30 septembre 1870, à la fois par les participants à la
résistance aux troupes prussiens : Alexandre Désiré Denise,
futur
maire de Parmain et historien, le pharmacien Émile Capron de
Parmain,
Louis Noël de Nesles-la-Vallée et M. Cailleux, chef des pompiers
de Nesles-la-Vallée, mais aussi par
des témoins oculaires dignes de fois comme l'abbé Grimot,
curé de L'Isle-Adam, et son neveu l'abbé Henri Le Chenetier,
le docteur Abbadie de L'Isle-Adam, Charles Bernay ancien maire
de Valmondois,
l'abbé Tallot, curé de Valmondois, Henry Viger, ancien officier
du
Premier Empire habitant l'île de la Cohue à L'Isle-Adam.
On pourrait en citer encore d'autres, mais déjà il existe
quelques divergences entre ceux qui considéraient qu'il fallait
lutter contre l'envahisseur par tous les moyens et ceux qui
considéraient
que les civils ne pouvaient se substituer aux militaires et
qu'en prenant
les armes ils exposaient la population à de graves représailles,
ce qui s'est effectivement passé.

Napoléon III et Bismark
après la défaite de Sedan
Emile Noël, Franc-tireur
de Nesles-la-Vallée



L’ennemi a placé deux obusiers à mi-côte de l'avenue
des Marronniers (aujourd'hui avenue de Paris). Quant aux tirailleurs
prussiens,
les uns sont embusqués dans le saut-de-loup et derrière les
arbres du parc Dambry ; les autres occupent les maisons du Pâtis ;
quelques uns sont postés dans la ruelle des Écuries, d’autres enfin
un peu partout. Ce sera un véritable combat que vont soutenir
héroïquement
nos francs-tireurs. Pendant cinq heures on se bat, mais la victoire
reste
aux nôtres. Vers le soir, les prussiens renoncent à la lutte.
Mais le plus dramatique est à venir. A peine la fusillade a-elle
cessé qu’on
entend dans L’Isle-Adam le cri : « Au feu ! Au feu ! ».
Les prussiens furieux de se voir battus, comme ils l’avaient été la
veille à Stors, se retirent, mais en se partageant une affreuse
besogne.
Tandis que les uns maltraitent et ligotent des habitants paisibles,
les autres
mettent le feu aux deux mairies (l'ancienne 20 rue St Lazare et la
nouvelle
dont la construction vient de s'achever), aux maisons Rey et Crépin
et proclament : «Voilà pour
aujourd’hui ; nous finirons demain ! ».

Mathias Horix de Valdan