Association Les Amis de L'Isle Adam

François de Montmorency 


       Fils aîné d'Anne de Montmorency, il voit le jour en 1530. Il a pour parrain François 1er.

      Fait prisonnier à la bataille de Thérouanne, il emploie les loisirs de sa captivité à acquérir les connaissances littéraires qui lui manquent. A son retour en France en 1556, il est fait chevalier de l'Ordre de Saint-Michel par le roi. C’est alors qu’il décide d’épouser Mlle de Pienne, dame d’honneur de la Reine ; il lui fit même une promesse de mariage ; mais son père s’oppose à cette union et s’entremet pour faire casser cette promesse par le Pape.

      D’autre part, le roi Henri II voulait marier François de Montmorency avec sa fille naturelle Diane de France, qu’il avait eue, étant encore dauphin, avec une jolie piémontaise, Philippa Duci, et qu’il avait légitimée en 1548. En 1557 un édit royal annula toute alliance contractée sans le consentement des parents et fut ratifié par le Parlement de Paris. Or Diane de France, qui avait épousé le 14 février 1553 Horace Farnèse, duc de Castro, était devenue veuve le 18 juillet de la même année ; elle pouvait donc se remarier avec le futur duc de Montmorency. Le mariage se fit le 3 mai 1557, à Villers-Cotterêts, en présence du roi, qui constitua une dot de 50.000 livres à sa fille.

      Avant la réalisation de ces espérances, François de Montmorency avait pris part à la funeste bataille de Saint-Quentin (le 10 août 1557) où son père fut blessé et fait prisonnier.

      La mort tragique du roi Henri II lors d'un tournoi, en 1559, est pour lui une grande perte. En effet, il doit céder la charge de Grand Maître de France au duc de Guise ; mais en compensation, il est fait Maréchal de France. En 1560, les Etats Généraux assemblés à Orléans demandèrent au nouveau roi Charles IX qu’il admît au Conseil d’Etat le Maréchal de Montmorency ; la régente Catherine de Médicis y consentit.

      La guerre civile ayant éclaté, il dut y prendre part dans l’armée royale. En 1562, il négocia heureusement la reddition de Bourges. L’année suivante, il était au siège du Havre et, peu après la capitulation de cette ville, il assistait Charles IX au lit de justice qu’il tint au Parlement de Rouen pour la déclaration de sa majorité (17 août 1563).

        En 1564, le 1er mai, sa femme Diane de France acquit de Jean Croizet, valet des grands lévriers de la chambre du roi, le droit de réméré* qu’il avait contre Philippe Hilaire, argentier du Maréchal de Montmorency, à cause de la vente qu’il lui avait faite d’une maison, grange, étable, cour, jardins et mare à poissons, le tout appelé « Le Tillet », sis à Nogent.

    Le 10 octobre suivant, elle acquit sur le prieuré du Lay, 9 arpents, 62 perches de prés enclavés dans le parc de l’Isle-Adam. Le 13 janvier 1566, avec l’autorisation de son mari, elle fit donation de la propriété du Tillet à Gervais Ballay, valet de chambre ordinaire du roi, et à Charlotte Viardet, sa femme.

      Au milieu des luttes religieuses, partisan d'une politique d'apaisement, il n'eut point toujours à se louer de ses rapports avec la Cour.

      A la mort de son père en 1567, François de Montmorency devient duc de ce nom, comte de Dammartin, baron de Châteaubriant, châtelain de L'Isle-Adam, Nogent et Valmondois, seigneur d’Ecouen, Chantilly et Villiers-le-Bel, suivant l’ordonnance de partage fait par le connétable..

      En 1569, à la bataille de Jarnac, où fut tué le prince Louis 1er de Bourbon-Condé, un de ses partisans, François de Béthune, le père du grand Sully, fut blessé, fait prisonnier et emmené au château de L'Isle-Adam.

      Le 26 novembre 1570, le duc de Montmorency est à Mézières pour le mariage de Charles IX avec Elisabeth d’Autriche ; et peu après, il reçoit au château de Chantilly le roi, les deux reines et toute la cour ; il leur donne des fêtes magnifiques et il sert la nouvelle reine, en qualité de Panetier.

      Lors du massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572), il se trouve à l’Isle-Adam ; son absence de Paris lui sauve la vie.

      Accusé, en 1574, d’avoir trempé dans le complot tramé en faveur du duc d’Alençon, frère du roi, il est enfermé à la Bastille (4 mai). Le 30 du même mois, Charles IX décède et son frère, Henri III à peine revenu de Pologne, rencontre à Lyon sa sœur la duchesse de Montmorency, accourue pour solliciter l’élargissement de son mari. Le nouveau roi fait une enquête et reconnaît l’innocence du duc par lettres patentes du 7 avril 1576.

      Au printemps de 1579, François de Montmorency subit à Paris une attaque d’apoplexie. Peu après, il se fait transporter à Chantilly, puis à Ecouen. Le 5 mai, il fait son testament et décède le lendemain. Selon ses dernières volontés, il est inhumé près de son père dans l’église de Montmorency.

      Sa veuve, titrée duchesse d’Angoulême, lui survécut jusqu’au 11 janvier 1619, jouissant pour douaire de la châtellenie de l’Isle-Adam. C’est de là qu’elle écrivit au duc de Nevers une lettre qui se terminait ainsi :

« Je prie Dieu vous donner, Monsieur, en très bonne santé très heureuse et longue vie.

De l’Isle-Adam, le IX septembre 1588. Vostre bien humble et affectionnée à vous faire service.

Diane L. de France. »

      François de Montmorency n’ayant pas laissé de postérité (son fils Anne était mort avant lui), sa succession passe à son frère Henri.


* Droit de réméré :
Convention par laquelle le vendeur d'un fonds se réserve le droit de reprendre la chose vendue en remboursant à l'acheteur le prix et les frais de son acquisition dans un délai convenu.

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