Les BERGERET à L’Isle-Adam
Quatre générations de Bergeret (les fils aînés) vont se succéder à l’Isle-Adam pendant environ 150 ans. Devenus hauts dignitaires de l’Etat, ils investissent dans l’achat de nombreuses propriétés, tout comme les princes de Conti qu’ils côtoient mais ne fréquentent pas !
Né vers 1650 d’une famille de boucher de Saulieu en Bourgogne,
il se rend à Paris où il se forge une carrière brillante
en devenant valet de chambre de la Dauphine, puis un des cinquante
gentilshommes
de la Grande Fauconnerie de France et enfin en épousant, vers 1681,
Marie Jamin, fille d’un commis du Trésor
Royal.
A partir de 1687, il entreprend l’achat de nombreuses propriétés
à L’Isle-Adam, dont certaines au prince de Conti.
Le 29 octobre 1708, il marie sa fille Reine-Geneviève avec François
III de Cassan, seigneur de Châteaupré à L’Isle-Adam.
Il décède en 1716, à l’âge de 52 ans, après
avoir donné le jour à 13 enfants.
Fils aîné de Pierre-Alexandre, il
voit le jour à Paris en
1683. Vers 1714, il épouse Claude-Anne Delaroche, fille d’un capitaine
commandant les gardes des plaisirs du roi à Versailles. Successivement
avocat au
Parlement de Paris, inspecteur des Finances du Dauphiné, Conseiller
Secrétaire
du roi, il poursuit les acquisitions entreprises par son père à
L’Isle-Adam. Dès
le début de l'année 1721, il devient l'un des quarante fermiers généraux
de l'époque.
Le 4 mai 1738, il achète la seigneurie de Frouville, près de
L’Isle-Adam.
Puis le 26 Juin 1748, par échange avec le prince de Conti, il acquiert
le château de Nointel. Enfin en 1751, il obtient par adjudication le
Comté
de Nègrepelisse en Quercy. Quelque temps après, la charge de Receveur
Général de la Généralité de Montauban étant
vacante, Bergeret la demande au roi louis XV pour son fils aîné
Pierre-Jacques Onésyme. Le roi ajoute à ce don gracieux le
cordon de l'Ordre de Saint-Louis.
Pierre-François Bergeret meurt à l'âge de 88 ans, le 21
Avril 1771, dans son hôtel de la rue de Richelieu à Paris, laissant
huit enfants.
Fils
aîné de Pierre-François, il voit le jour à Paris
le 18 Juin 1715. L'almanach Royal de 1739 le cite comme Directeur des
Fermes
pour les Traités, Gabelles et Tabacs de Montpellier. Le 31 Août
1741, il épouse Marguerite-Josèphe Richard de la Bretèche,
fille du Receveur général des Finances à Tours, après
le décès de sa femme, le 14 juillet 1751. Il est nommé
la même année Receveur Général de la Généralité
de Montauban.
Grand amateur d’art, il entre le 31 Août 1754 à l'Académie
royale de peinture et de sculpture comme associé libre. Les faveurs et
les honneurs ne lui manquent pas. En 1764, la place de Trésorier
général
de la Généralité de Montauban étant vacante, Louis
XV la lui donne à titre d'avancement dans l'administration des
Finances,
et il y ajoute le cordon de l'Ordre de Saint-Louis.
A la mort de son père, en 1771, il hérite d’une fortune
considérable, dont le château de Nègrepelisse, l’hôtel
de la place des Victoires, le château de Nointel, .... Voilà donc,
le Trésorier général devenu grand seigneur.
Le 4 février 1766, il épouse en secondes noces Louise-Mélanie
de Levy, fille du grand bailli d'épée du comté de Dourdan
et Trésorier-Payeur des gages des Officiers de la Chambre des Comptes
de Paris. Pierre-Jacques-Onésyme est particulièrement lié avec les
grands peintres du XVIIIe siècle : Natoire, Boucher
(François), Lagrené l'aîné, Hubert-Robert et Fragonard.
En 1772, il visite les
Pays-Bas pour satisfaire ses goûts artistiques.
L'année suivante, après avoir perdu sa seconde femme, il décide
d'entreprendre un grand voyage en Italie, avec son fils, sa
gouvernante, Jeanne
Vignier qui deviendra sa 3ème épouse en 1777, Fragonard et sa
femme.
Bergeret meurt le 21 février 1785, dans son hôtel de la rue du
Temple.
De son mariage avec sa première femme, Pierre-Jacques-Onésyme
laissait deux fils, dont Pierre-Jacques Bergeret ; et de sa troisième
femme, Jeanne Vignier, une fille, Joséphine-Claudine-Perrette.
Fils aîné de
Pierre-Jacques-Onésyme, il voit le jour à
Paris le 24 octobre 1742.
Après le voyage qu'il fit en Italie avec son père et Fragonard,
Pierre-Jacques Bergeret, Receveur général des Finances de Montauban,
acquiert le 1er mars 1778, de son
cousin Alexandre-Pierre-Nicolas de Cassan,
la seigneurie de Châteaupré. Il fait aménager le château,
entreprend la création d’un parc à l’anglaise et fait construire le
Pavillon chinois. Il accueille
chez lui, pendant plusieurs années,
la famille Fragonard.
Après la mort de son père, en 1785, Pierre-Jacques Bergeret devint
définitivement Receveur général des Finances de Montauban. La
Révolution ayant éclaté, il émigre, mais il rentre
rapidement en France pour sauver ses biens, dont une partie a déjà
été vendue. Quelque temps après, il est arrêté
à Paris, et détenu pendant l’examen de sa comptabilité.
Le 3 janvier 1794, la Municipalité de L’Isle-Adam adresse en sa
faveur une pétition à la Convention. Il sera libéré
peu après.
Le 11 octobre 1796, Bergeret épouse à L’Isle-Adam
Catherine-Julie-Xavier
Poisson-Lachabeaussière et adopte la fille de celle-ci,
Elisabeth-Julie-Perrette
Lyonnard. Cette fille décède à Cassan le 16 septembre 1797,
âgée de 15 ans. Elle est inhumée dans le cimetière
qui se trouvait alors autour de l'église. L’année suivante
c’est Rosalie Fragonard qui décède à Cassan. Elle
aussi sera enterrée à L’Isle-Adam.
Pierre-Jacques fatigué, traumatisé par les événements
révolutionnaires, éprouvé par la mort de sa fille adoptive
et celle de Rosalie Fragonard, vend le domaine de Cassan, le 26 septembre 1803,
à son architecte François-Denis Courtiller.
C’est ainsi que disparaît une illustre famille, qui laisse toutefois
à la ville de L’Isle-Adam des souvenirs tangibles : le pavillon
chinois et le parc de Cassan, le petit hôtel Bergeret (actuel Musée Louis Senlecq - Centre
d’Art
J.H. Lartigue).
L'Isle Adam - Château de Cassan
Château de Nointel
Pierre-Jacques-Onésyme BERGERET
Pavillon chinois
Petit hôtel Bergeret