1794
En effet, en janvier une assemblée de 154 citoyens, vote à l'unanimité le renoncement au culte, jurant de ne connaître d'autre religion que celle de la Liberté et de l'Egalité, ni d'autre Evangile que la Constitution Républicaine. Ce vote provoque la dispersion de la petite communauté religieuse qui avait partagé le ministère de l'Abbé Martin. A l'inverse, l'instituteur Deaubonne étend son enseignement au second degré.
Le 20 avril, le nouveau Conseil s'installe. Le maire est Joseph Turpin, ancien fondeur. En mai, sur proposition de Couthon, qui était l'ami de Robespierre, la Convention décrète que le château de Conti de l'Isle-Adam ne sera pas vendu, mais qu'il sera conservé et entretenu afin d'y installer des établissements utiles à l'agriculture et aux arts. Après la mort de Couthon, ce projet est malheureusement abandonné ; le château sera démoli et utilisé comme carrière de pierres.
L'été est très difficile pour le ravitaillement de la population. Il faut convoquer des faucheurs pour rentrer le grain ; le lait, le beurre manquent, bien qu'il y ait à l'Isle-Adam 150 vaches. Berthier, agent extraordinaire du Gouvernement, impose aux boulangers d'avoir toujours une provision de trois jours de farine. Mais ceux-ci manquent quand même de farine, et la Municipalité doit faire garder le pont du Cabouillet pour éviter le trafic du pain entre les deux rives de l’Oise !
L'abbé Martin
est toujours en prison à Pontoise, et la Convention ne semble
pas vouloir
accélérer la libération des prêtres, ce qui pose des problèmes
aux Adamois,
car plus personne assure l'exercice du culte, les célébrations
de mariage,
et les enterrements de façon décente. François Delondre, agent
national,
doit même intervenir pour réglementer les enterrements, et
prévoir l'intervention
de la Municipalité pour fournir un drap mortuaire, un brancard
et des
gardes.