Association Les Amis de L'Isle Adam

 L’église Saint-Martin

 (XVIe siècle)

et ses vitraux du XIXe siècle

 Historique de l'église

    Construite par Antoine de Villiers de L'Isle-Adam, seigneur des lieux, cette nouvelle église est consacrée le 20 juillet 1499 par Louis de Villiers de L’Isle-Adam (frère d'Antoine), évêque du diocèse de Beauvais dont dépendait alors la ville. Comme l'ancienne église de Nogent, elle est dédicacée à St Martin.

     En 1539 elle devient siège de la paroisse de L'Isle-Adam au détriment de celle de Nogent, qui avait subi des dégradations au cours de la guerre de Cent Ans. Cette dernière sera désaffectée en 1549.

    Après avoir subi des extensions l’église est consacrée une seconde fois le 1er octobre 1567, en présence du connétable Anne de Montmorency, nouveau seigneur des lieux. Une ancienne inscription dans l'église précisait : Le premier jour d'octobre 1567, cette église de L’Isle-Adam fut dédiée, consacrée à l'honneur de Dieu premièrement et de Monseigneur Saint-Martin le patron, par Monseigneur Philippe Le Musnier, évêque de Philadelphie, suffragant de révérendissime cardinal de Castillon, Odet de Coligny, évêque de Beauvais, et fut veillée par diverses personnes : messire Pierre Martin, prestre curé d'icelle église, messire Pierre Massin, prieur du lieu et curé de Notre-Dame de Champagne, et le seigneur Anne de Montmorency, pair et connétable de France ". En effet le cardinal Odet de Coligny, neveu d'Anne de Montmorency, n'avait pu effectuer cette consécration car entre temps il avait été excommunié par le pape car il s'était converti au Calvinisme.

    Le 25 décembre 1661, pendant la nuit de Noël, un violent incendie éclate dans le clocher et dévaste l'église. Les cloches sont fondues ou brisées, la voûte s'effondre, les arc-boutants se rompent, les murs s'ouvrent. Le prince Armand de Bourbon Conti, seigneur des lieux, engage immédiatement sa restauration.

    En 1776 décède au Temple à Paris Louis-François de Bourbon, prince de Conti, un des successeurs d'Armand de Bourbon. Il est provisoirement enterré dans le choeur de l'église de L'Isle-Adam. Son fils, Louis François Joseph, entreprend alors la construction d'une chapelle funéraire dans le transept nord de l'église où il fera transférer, un an plus tard, le cercueil de son père. Cette chapelle  dédicacée à Saint-François d’Assise est bénie le vendredi 1er août 1777, avec l’accord de Monseigneur François-Joseph de la Rochefoucauld, comte-évêque de Beauvais.

    A la Révolution, l’église subit des dégâts importants (statues du portail martelées, chapelle du prince de Conti et reliques profanées….). Le 28 février 1793 elle est fermée au culte pendant près d'un an. Elle est utilisée dans un premier temps au culte de la déesse Raison, puis convertie en grange à blé ! Le 16 octobre 1802, la paroisse de L’Isle-Adam quitte le diocèse de Beauvais pour être rattachée à celui de Versailles qui vient d'être créé.

    Il faudra attendre l’arrivée du curé Jean-Baptiste Grimot (1848-1885), avec la collaboration du maire Pierre-Charles Dambry, pour que l'église retrouve tout son faste d'antan : restauration du portail, élévation du clocher (1869), construction de la chapelle de la Vierge dans le transept sud (1878) et du presbytère (1869), installation de superbes vitraux dans les principales baies de l’église (de 1854 à 1878) réalisés par le maître verrier Gaspard Gsell, achat de mobilier de valeur (chaire, stalles, confessionnaux, retable, tableaux….).

    Lors de la Seconde Guerre mondiale, en juin 1940, l’église subit  des tirs d’artillerie de l'armée allemande, puis en juillet et août 1944 les bombardements alliés. La plupart des vitraux sont endommagés. Démontés en 1950, il faudra attendre près de 50 ans pour qu’ils soient progressivement restaurés et remis en place dans leurs fenêtres d'origine.


Style et description de l'église

L'église apparaît comme un monument du début de la Renaissance, avec quelques souvenirs gothiques, tels les voûtes soutenues par des croisées d'ogives et les arcs-boutants contenant la poussée des murs. Fait important à signaler, l'église n'a pas été bâtie à l'origine sur le plan traditionnel en forme de croix.

    Le portail - Il est peut-être la partie la plus ancienne de l'église, il n'est assurément pas du même architecte que le reste de l'église, il faut y voir probablement un vestige de l'église précédente qui fut consacrée avant son entier achèvement et qui ne fut sans doute terminée qu'en 1537. On lit, en effet, sur la paroi de droite du portail, l'inscription moderne suivante que l'on dit copiée sur l'ancienne : AEDIFICAR - 1537. Ce portail est décoré avec une grande richesse et surchargé de dais, de statuettes et de feuillages. Toutefois, il a subi, à partir de 1859, une réfection qui était nécessitée par le vandalisme révolutionnaire, et qui a modifié son aspect primitif. Cette restauration a été commandée par l'abbé Grimot et sur intervention du maire Charles Dambry qui obtient du Ministère des Cultes une subvention. Les deux côtés des ébrasements ont été transformés ; les quatre statuettes représentant : la Mort, le Jugement dernier, le Paradis et l'Enfer sont modernes. Elles ont été sculptées par Fontenelle sur les dessins de René Le Chenetier. Les colonnes ornées sont également d'invention moderne. Celles qui subsistent de l'ancien portail, et que l'on peut voir à droite dans le jardin de l'église, sont à fût lisse avec un chapiteau d'une grande élégance et les restes des frises sculptées, rassemblés au même endroit, sont bien supérieurs comme exécution aux frises actuelles. Les reliefs y sont mieux observés dans une pierre dure et bien conservée, les chutes d'arabesques ont plus de caractère et de souplesse dans l'œuvre ancienne. On retrouve dans ces fragments toute la délicatesse de ciseau des sculpteurs de la Renaissance. Toute la composition du portail demeure fidèle aux traditions gothiques, les motifs d'ornementation en diffèrent seuls ainsi que le plein cintre de la baie.

    Le portail imagé était à l'époque sur son déclin, il ne comporte plus ici de compositions compliquées comme à la période gothique. Il y a ici une iconographie naturelle et une iconographie symbolique. Contrairement à certaines affirmations, on ne peut y retrouver la représentation des vices. Les statuettes de la rangée intérieure représentent les apôtres alors que celles de la rangée extérieure représentent les vertus.

 Placée à l'angle nord-ouest du portail, entre les deux contreforts d'angle du bas-côté, une statue de la Vierge est posée sur un socle et surmontée d'un dais. A la demande de l'abbé Grimot, elle a été réalisée en pierre dure de Conflans-Sainte-Honorine, dans les ateliers de Fontenelle. Cette Vierge a remplacé, en 1858, une statue de bois, Ecce homo, détruite en 1793 par un habitant de la localité.

    La porte d'entrée est composée de deux vantaux d'une grande simplicité. Elle était surmontée d'un tympan où était peint Saint-Martin partageant son manteau, ainsi que l'on peut le voir sur une photographie faite vers 1865. A la demande de l'abbé Grimot et sur intervention du maire Charles Dambry, elle a été remplacée en 1866 par une porte en bois de chêne sculpté,exécutée sur les dessins de Roguet, architecte de la Ville de Paris.   

   






 



 A l'angle sud de la façade s'élève la tour du clocher , carrée à la base, octogonale au sommet. La base seule appartient à l'oeuvre ancienne si fort endommagée à la partie supérieure par l'incendie survenu en 1661. Lorsque les réparations furent terminées, le clocher ne dépassait plus guère la toiture de l'édifice qui, elle aussi, avait été refaite entièrement. Il est fort probable qu'un autre étage surmontait l'étage restant de la partie primitive. Une vieille carte, propriété de la Société Historique et Archéologique de Pontoise et du Vexin, représente ce clocher avec deux étages de baies superposés. La partie moderne du clocher  actuel, de forme octogonale, a été construite en 1869. Elle est entièrement en pierre de taille et se termine par un dôme surmonté d'un campanile à l'imitation du clocher de l'église de la Trinité à Paris. Ce travail fut exécuté par des entrepreneurs du pays sous la direction des architectes Roguet et Boileau.  

 Il y avait en 1661 quatre cloches dans le grand clocher et une dans le petit clocher, ainsi que nous l'apprend le procès-verbal de l'incendie en 1661. Les cloches du grand clocher ayant été endommagées lors de ce sinistre. De nouvelles cloches seront installées au fil du temps : 1744, cloche offerte par Louis-François de Bourbon-Conti (1000 kg), baptisée " Louise-Elisabeth ", 1924, une cloche pesant 200 kg, a été offerte par l'abbé Desrues lors de ses noces d'or et bénite par l'évêque de Versailles Monseigneur Gibier. Ses parrain et marraine sont Jacques Béjot et Jeanne Thoureau, notables. 18 février 1934, cloche de 600 kg dont les parrain et marraine sont Eugène Paul Thoureau et Charlotte Vannier, baptisée "Paule, Charlotte, Renée, Sophie, Emma, Marie". Le même jour une autre cloche de 400 kg a été installée. Les parrain et marraine sont Noël Senlecq et Marguerite Chapuis, notables. Elle est baptisée "Noëlle Marguerite Adrienne, Augustine Julie". L'ancienne cloche du petit clocher qui avait été offerte par les habitants de Nogent et L'Isle-Adam, datant de 1554, après un séjour dans le grand clocher a été démontée en 1924 car elle était fêlée. Elle se trouve maintenant fixée sur potence près des fonds baptismaux

    Des arcs-boutants ordinaires soutiennent la poussée des murailles de la nef et du choeur. Presque tous ont été refaits, tout au moins à la partie supérieure. Entre les contreforts, sont percées des fenêtres en plein cintre, à meneaux, qui éclairent les bas-côtés. Au-dessus du toit des collatéraux, dans le mur de la nef, des baies en plein cintre, de petite dimension, sont disposées également entre les contreforts. Un bandeau avec larmier entoure l'édifice au-dessous des fenêtres des bas-côtés. Ce larmier affecte des profils différents. Dans toute la partie de l'édifice située au nord et à partir de la seconde travée des contreforts, il est plus élevé. Les bras du transept sont courts et ne dépassent pas la ligne des murailles des bas-côtés. A l'intérieur de l'édifice, la nef comporte quatre travées et la partie du chœur en comprend deux. Les murs de la nef sont supportés par des arcs en plein cintre, garnis d'une large mouluration Renaissance, qui viennent se souder sur les piliers cylindriques d'un diamètre supérieur à l'épaisseur des murs et qui se continuent jusqu'à la voûte formant un léger renflement comme s'ils étaient noyés dans la muraille.

    L'abside est légèrement plus large que la nef, avec ses cinq longues fenêtres géminées, dont trois à meneaux, coupées d'étrésillons à mi-hauteur. Elle donne à cette partie de l'église un certain cachet d'élégance.

    Au milieu de la croisée s'élève un petit campanile octogonal, à jour et à flèche, tout en charpente. Ce clocheton a été modifié à diverses reprises, il fut jadis muni de deux larges abat-son débordants ; une gravure de Moreau le représente avec une toiture arrondie, mais c'est une déformation comme on en rencontre souvent dans les dessins de cette époque. Plusieurs coqs se sont succédés au sommet du petit campanile depuis la création de l'église.

   

La chapelle funéraire Conti fut édifiée en 1776 à l'extrémité nord du transept pour recevoir le corps de Louis-François de Bourbon Conti, avant dernier seigneur de L’Isle-Adam. De forme rectangulaire, elle a été construite en pierre de taille dans le style froid du règne de Louis XVI et recouverte à la hauteur des bas-côtés de dalles superposées. La chapelle est fermée par une grille en fer forgé, installée par l'abbé Grimot. Elle communique avec le transept par une arcade cintrée et reçoit la lumière extérieure par une fenêtre rectangulaire équipée d’un vitrail représentant la mise au tombeau du Christ. Le plafond est en partie décoré de caissons ornés de rosaces. Au milieu de la chapelle, une grande dalle en marbre recouvre le caveau. On y retrouve quelques traces de l'inscription qui y avait été gravée et que la Révolution a fait disparaître. Durant les troubles de la Révolution, les cendres du prince furent respectées, mais les statues, les bronzes, les armoiries furent enlevés et la chapelle considérablement dégradée. En 1811, les marguilliers restaurèrent cette chapelle funéraire. A droite dans la chapelle se trouve un autel en marbre de Sainte Anne, surmonté de gradins en marbre blanc. Il était décoré d’un tableau représentant Saint-François d'Assises, à l’origine en stuc, puis par la suite en grisaille. Il était encadré d'un marbre blanc et noir. Ce tableau qui surmontait l’autel, était couronné par les armoiries de la maison de Conti. Le tableau ainsi que les armoiries ont été détruits lors de la Révolution. A cet emplacement a été installé une belle toile représentant le Christ mort soutenu par les anges.

    En face de l’autel s'élève le mausolée en marbre bleu turquin ; une pyramide en marbre noir, traitée en bas-relief, est appliquée sur la muraille, on y lit cette inscription en lettres d’or  : HOMINEM, CIVEM, PRINCIPEM LUGENT OMNES PATREM LUGET, FILIUS ADDICTISSIMUS. Ce monument a été sérieusement endommagé lors de la Révolution, en particulier, tous les ornements de bronze ciselé qui ornaient le mausolée  ont disparu. Devant, sur un large socle en marbre Sainte-Anne, d'environ 4 pieds de hauteur, on a placé, en 1811, une statue en plâtre représentant une femme agenouillée dans une attitude de douleur, c'est la maquette de la statue, exécutée par le sculpteur Moitte, qui était au pied du tombeau de Louis XV dans la crypte de la basilique St Denis . Cette statue en plâtre remplace une statue, de trois pieds de hauteur, aussi en marbre blanc, représentant le Génie de la vie qui appuyait sa main gauche sur un médaillon du prince (réalisé par le sculpteur Mérard), en marbre blanc, et de la droite il renversait et éteignait son flambeau. Tout le reste du socle était décoré d'ornements de bronze : camée, joyaux, balance de la justice, branches de lauriers, etc.  On y lit cette autre inscription latine sur le socle en marbre : HOC PIETATIS MONUMENTUM PATRI PONENDUM CURAVIT ANNO MDCCLXXVII.  






 

 

 Sous la fenêtre on a placé, vers l'année 1854, un panneau de marbre noir sur lequel se détache en marbre blanc de Carrare, un médaillon du prince défunt et deux petites urnes. Ce médaillon, exécuté par le sculpteur Mérard en 1777, décorait à l'origine le mausolée, mais avait disparu à la Révolution. Charles Dambry l'a retrouvé et offert à l'église.

    La nouvelle chapelle de la Vierge a été construite par les architectes Boileau et Roguet à l'extrémité du transept sud, sur l'emplacement de l'ancienne sacristie. Commencée en 1875, elle a été bénie solennellement le 13 juillet 1878 par l'évêque de Versailles, Antoine-Paul Goux, assisté de son vicaire général et des curés du canton.  Elle est construite dans le style de la première Renaissance. Deux larges baies à meneaux l'éclairent de chaque côté, ainsi que trois autres moins larges sur l'abside. Deux petits bâtiments dont l'un sert de sacristie ont été construits en même temps.

    Toutes les fenêtres de l'église sont en plein cintre, celles des bas-côtés et du chœur ont un meneau, celles du transept en ont deux ou trois. Les remplages, très simples, présentent les types en usage au milieu du XVIe siècle. Un ou deux meneaux soutiennent les arcs en plein cintre, avec un soufflet en ballon. Les fenêtres supérieures des côtés du chœur sont très courtes au milieu d'un grand espace de muraille nu. Cette même disposition se retrouve dans la nef avec des fenêtres encore plus étroites, et leur petitesse, leur absence de décoration ont quelque chose de choquant et d'inexplicable pour l'observateur. On n'a nullement cherché à décorer l'énorme espace de muraille nue qui sépare les arcades des fenêtres. L'abside forme un contraste frappant avec cinq fenêtres géminées coupées d'étrésillons à la moitié de leur hauteur ; leur remplage est semblable à celui des autres fenêtres. A l'extrémité des bas-côtés une large fenêtre à deux meneaux occupe presque toute la largeur au-dessus des autels. Enfin une grande Rosace s'ouvre au-dessus du portail.

    L'église est éclairée par 48 croisées de formes différentes. Avant la Révolution, il y avait dans le chœur des vitraux armoriés, dont quelques-uns portaient les armoiries des seigneurs de L’Isle-Adam qui en avaient fait don à la paroisse. Il n'en reste plus trace, les révolutionnaires de cette époque troublée jugèrent bon de les supprimer et de les remplacer par des verrières en verre blanc. Il faudra attendre les initiatives de l'abbé Grimot pour que l'église retrouve de magnifiques vitraux imagés. (voir détails dans le chapitre "Restauration des vitraux")

    L'église a été classée "Monument historique" le 8 décembre 1941.


  Importants travaux de restauration de l'église entrepris de juin à mai 2011

    Ces travaux, qui ont démarré début juin, vont se poursuivre jusqu'à la mi-décembre. Ils concernent le ravalement de la façade nord et le chevet de l'église, la réfection de la couverture du bas-côté nord, ainsi que l'installation, à l'intérieur de l'édifice, d'un chauffage moderne par le sol. Cette dernière opération a nécessité la dépose de toutes les anciennes dalles du sol et un retrait de terre sur une hauteur d'environ 40 cm. C'est ainsi que l'entreprise CCR de Champagne, chargée des travaux, a découvert 8 pierres tombales, réutilisées face gravée contre le sol lors de la précédente restauration du dallage de l'église en 1865 sous le ministère de l'abbé Grimot, grand rénovateur de l'église.

    Au cours de ce chantier,  le 25 juin 2010, la crypte contenant le cercueil de Louis François de Bourbon, prince de Conti a été ouverte en présence du maire Axel Poniatowski. On a pu constater que le cercueil du Prince n'avait pas été profané à la Révolution.

 

    Il a été aussi découvert deux autres tombeaux vides. Le premier sous le chœur, devant l'ancien maître autel, a hébergé pendant un an le cercueil du prince de Conti en attendant que son fils fasse réaliser la chapelle funéraire. Le second dans la chapelle de la Vierge, devant l'autel, avait été construit pour accueillir la dépouille de l'abbé Grimot. Mais à cette époque il était déjà interdit d'enterrer dans les églises. Notre sympathique abbé a tenté sa chance car il souhaitait ardemment rester dans son église qu'il avait si bien rénovée. C'est donc au cimetière de L'Isle-Adam qu'il sera enterré sous une belle obélisque.

    Ces deux tombes vont se retrouver maintenant sous la chape de béton. Dans quelques siècles nos successeurs les redécouvriront peut-être lors d'une nouvelle fouille !



  Les pierres tombales retrouvées

Les  8 pierres tombales retrouvées sont pour la plupart en assez mauvais état. Certaines sont incomplètes, ce qui ne permet pas leur identification, d'autres sont brisées en plusieurs morceaux.

    Une d'entre elle a même été recoupée à l'époque de l'abbé Grimot pour la mettre aux dimensions des nouvelles dalles installées. C'est ainsi qu'on a perdu le texte gravé sur une de ses bordures.

    Une autre, sans doute placée sur un lieu de passage intensif, se trouvait usée en partie sur une hauteur de plus d'un centimètre.

    Enfin, sur une des pierres en plusieurs morceaux, une partie du texte a été effacée au burin. Est-ce une vengeance à l'époque révolutionnaire ?

 

   

 Tous ces inconvénients ont rendu l'identification de ces pierres assez difficile. Malgré ces difficultés René Botto a réussi à identifier les pierres tombales de François de Cassant, seigneur de Châteaupré, celle de son frère cadet Charles de Cassant, celle de Godegrand Guichard, receveur général de L'Isle-Adam décédé en 1590 et de sa femme Marie de Bury, celle de Dumazi, notaire à L'Isle-Adam, celle de Guillaume Verger, écuyer du roi,...

    Ces pierres tombales sont relativement anciennes car elles ont été posées entre 1590 et 1750.

       Chose incroyable il a été recensé dans les registres paroissiaux que près de 900 personnes (et encore une partie des registres a été perdue) ont été enterrées dans l'église en deux cents ans, depuis 1577 et jusqu'en 1776  ! Je laisse imaginer le chantier permanent que cela représentait, sans parler des odeurs que pouvait  dégager la putréfaction des corps. Toutes ces dépouilles, enterrées à plus d'un mètre de profondeur, n'ont pas été touchées par les travaux. Elles vont maintenant se trouver sous la dalle en béton recevant le chauffage par le sol.

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