Association Les Amis de L'Isle Adam

Armand de Bourbon-Conti


      Né à Paris le 11 octobre 1629, Armand est baptisé en l'église Saint-Sulpice, le 23 décembre 1630. Il a pour parrain Armand-Jean du Plessis, cardinal de Richelieu, et pour marraine la duchesse de Montmorency, Marie-Félicie des Ursins.

De santé délicate et un peu contrefait (bossu), ce prince était destiné à l'état ecclésiastique. Son père le fait instruire par les jésuites du collège de Clermont à Paris, où il aura pour condisciple Jean-Baptiste Poquelin, connu plus tard sous le nom de Molière.

En vertu d'un brevet signé par Louis XIII, le 12 décembre 1641, le jeune prince est nommé abbé commendataire de l'abbaye de Saint-Denis. Il n'a alors que douze ans. L’année suivante, il est nommé abbé de Cluny. Il recevra encore sept autres abbayes et cinq prieurés !

Le 6 août 1643, il obtient le diplôme de Maître-es-Arts et, en 1646, celui de bachelier en théologie.

A la mort de son père, en 1646, il est soumis à un conseil de tutelle, qui décide, à son vif déplaisir, qu'il restera encore un an chez les jésuites.

  Au mois de janvier 1649, il prend parti pour la Fronde parlementaire avec son beau-frère, le duc de Longueville. Il en est proclamé généralissime. Il se fait battre à Charenton, le 8 février, par son frère, Louis II de Bourbon-Condé resté fidèle à la Cour. Mais après la paix de Rueil, Condé mécontent forme avec son frère et le duc de Longueville, son beau-frère, une sorte de triumvirat. Arrêtés tous trois au Palais Royal, le 18 janvier 1650, ils sont conduits au donjon de Vincennes, puis au château de Marcoussis, enfin au fort du Havre. Leur mère, la princesse douairière, réclame en vain leur mise en liberté, mais elle meurt le 2 décembre 1650, sans avoir revu ses fils.

A la demande des captifs, le Parlement presse la Régente de leur rendre la liberté et, le 9 février 1651, il ordonne à Mazarin de quitter la France.

Bientôt, Condé, toujours frondeur, entreprend de soulever la province. Le 22 septembre, il arrive à Bordeaux où il a des partisans. Il ose demander un secours immédiat à l’Espagne. Le Roi le déclare rebelle et criminel de lèse-majesté, ainsi que Conti et sa sœur qui avaient rejoint leur frère à Bordeaux.

Le 1er juillet 1653, Conti fait sa soumission au Roi. Retiré à Pézenas, en Languedoc, il se réconcilie avec la Cour en épousant Anne-Marie Martinozzi, fille d'un comte romain et d'une sœur de Mazarin.

Le 21 février 1654, après la lecture du contrat de mariage, faite au château du Louvre en présence du Roi, de la Reine mère, du cardinal de Mazarin et des futurs époux, l’archevêque de Bourges, célèbre la cérémonie des fiançailles. le Roi accorde au Prince la somme de 150.000 livres et Mazarin donne à sa nièce 600.000 livres. De plus, celui-ci promet à son beau neveu le gouvernement du Languedoc et lui confie le commandement en chef de l'expédition de Catalogne. Cette nomination oblige le Prince à partir dès les premiers jours de juin 1654, laissant à Paris sa jeune épouse. Celle-ci se console de l'absence de son mari en lui écrivant quantité de lettres très affectueuses. Elle n’aura la joie de le revoir que lorsqu'il viendra tenir les Etats du Languedoc à Montpellier, le 30 novembre 1656. Elle réside alors au château de la Grange-des-Prés, à peu de distance de Pézenas ; mais au printemps suivant, son mari doit la quitter à nouveau pour rejoindre son armée en Espagne.

Nommé Grand Maître de France et de la Maison du Roi, Conti prête serment de cette charge le 28 mars 1657. Il a alors renoncé à la vie licencieuse qu'il menait. Converti complètement et sincèrement à un genre de vie nouveau, il ira jusqu'à se flageller pour expier ses fautes passées et réparer les désordres dont il avait pu être la cause !

Au mois de mai 1657, ayant reçu le commandement de l'armée d'Italie, il assiège sans succès la ville d'Alexandrie.

Le 16 janvier 1660, Louis XIV accorde à Conti 60.000 livres de rente annuelle en domaines et droits pour le dédommager des sommes considérables qu'il avait dépensées dans le commandement de Catalogne et d'Italie et aussi pour tenir compte de la charge de Grand Maître de France et de la Maison du Roi, dont il s'était démis en faveur du duc d'Enghien, son neveu.

Un arrêt du Conseil d'Etat, daté du 22 septembre 1660 décide que ces 60.000 livres seraient prises sur les gabelles du Languedoc, dont le gouvernement rendu vacant par la mort de Gaston d'Orléans, avait été confié au Prince le 26 février de cette même année.

Le 25 décembre 1661, un violent incendie ravage l’église de l’Isle-Adam. Armand de Bourbon-Conti contribue, pour une grande part, à la restauration de l’église, à laquelle il s'intéressait vivement. Peu de jours après cet événement, il est nommé par le Roi chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit.

En 1658, le Prince fait venir à l’Isle-Adam deux prêtres de la communauté de Saint-Joseph de Lyon pour desservir la chapelle du château et celle de la maladrerie. Quelque temps après, il décide d'établir dans la paroisse une communauté de quatre missionnaires Joséphites. L'évêque de Beauvais approuve l'union des deux chapelles à l'église paroissiale de l'Isle-Adam et le maintien des Joséphites dans la jouissance de ce bénéfice.

Bien que pourvoyant aux besoins de ses paroissiens de l'Isle-Adam, le prince de Conti y réside rarement. Il passe les quatre dernières années de sa vie dans son gouvernement du Languedoc, habitant le château de la Grange-des-Prés, non loin de Pézenas. C’est là qu'il meurt le 21 février 1666, après avoir renoncé aux doctrines jansénistes et avoir déclaré au prêtre qui lui administrait les derniers sacrements, qu'il se soumettait aux constitutions des papes et qu'il voulait mourir enfant de l'Eglise. Il est inhumé dans la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon. Son épitaphe en latin est gravée sur une grande plaque de marbre noir. A la Révolution son tombeau est violé et brisé. Les ossements du Prince seront transférés dans la crypte de l’Oratoire de Port-Royal des Champs à Paris.

Armand de Bourbon-Conti a publié un ouvrage intitulé « Devoirs des Grands » et un « Traité de la Comédie et des Spectacles » où il condamnait des tragédies de Corneille et des comédies de Molière.

La Princesse, touchée par la perte de son époux, appelle sur ses fils, Louis-Armand et François-Louis, la bienveillance de Colbert et, le 15 juin 1666, le Roi accorde à chacun de ses enfants la somme de 30.000 livres.

Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 1669, le château de l'Isle-Adam est détruit en partie par un grand incendie. On réussit à sauver la chapelle et la chambre du trésor où se trouvaient les titres et archives du château. Pendant les réparations du château, la princesse de Conti ira s'installer à Jouy-le-Comte, dans un petit pavillon voisin de l'église. Le 4 février 1672, elle meurt d'une attaque d'apoplexie. Dans son testament elle ordonnait que l'éducation de ses fils, Louis-Armand et François-Louis, fût confiée à leur tante, la duchesse de Longueville, et que le prince de Condé fût leur tuteur. Le cœur de la Princesse est porté aux Carmélites de la rue Saint-Jacques à Paris. Son corps, après avoir été embaumé, est inhumé en l'église Saint-André-des-Arcs, où ses fils lui feront ériger un tombeau par le célèbre sculpteur François Girardon.


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